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18h30

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                                                                              18h30

6h00 du matin. Comme tous les jours, il l’observait se lever avec difficulté. Elle était toujours si belle dans ses nuisettes, même avec ses cheveux bruns frisottés constamment en bataille. Elle s’en plaignait d’ailleurs régulièrement ce qui le faisait rire. Elle étira longuement ses bras, faisant bomber sa poitrine, mettant en valeur ses petits seins ronds. Il l’aurait voulu l’embrasser mais déjà elle s’était enfuie dans la salle de bain. Elle laissait systématiquement la porte ouverte et comme chaque matin, il se délectait de son rituel : un coup de brosse, étalage de la crème hydratante sur ses jambes fines et sur le visage, brossage de ses dents blanches. Elle ne prenait jamais de petit déjeuner. Elle enfila un jean gris délavé et un t-shirt serré. Ils n’étaient pas très regardants sur la tenue au travail. Il la trouva pourtant très sexy : le dicton disait que l’amour rendait aveugle, peut-être était-ce vrai, mais il était trop heureux pour vouloir s’en rendre compte. Elle entreprit ensuite de se maquiller alors qu’il l’observait, satisfait de n’avoir aucun endroit où se rendre. Le chômage avait ses bons côtés. Comme d’habitude, elle fila sans dire au revoir.

Quelques heures plus tard, il se dit qu’il était son tour de décoller. En cette journée de Saint Valentin, il devait faire en sorte de surprendre sa dulcinée. Oh il savait bien qu’elle n’attendait rien de lui : pour elle, toutes ces fêtes n’étaient que commerciales, même Noël ou Pâques. Mais il avait envie de lui faire plaisir malgré tout. Il dégotta un superbe bouquet de 32 roses – pour rappeler ses fringants 32 ans – et une boite de chocolats en forme de cœur. Rien de plus classique mais rien de plus efficace. Il rentra à la maison et s’installa dans le salon. Sa douce arriverait probablement après la nuit tombée, il décida donc de ne pas allumer les lumières et de l’attendre dans le noir.

Vers 18h, il entendit la clef dans la serrure. Tout excité, il mit en valeur le bouquet de fleurs et se plaça derrière, les chocolats en main. Son amour entra, largua mollement son trousseau sur le meuble d’entrée et accrocha son manteau. Quand ses doigts fins soulevèrent l’interrupteur et le trouva ainsi tout sourire, elle hurla brièvement avant de se reprendre :
« Qui êtes-vous ?
- Ma chérie, voyons c’est moi, Richard, ton amant… », répondit-il posément, surpris tout de même de son accueil.
Ses tendres yeux bruns se plissèrent d’incompréhension alors que ses sourcils s’arquaient imperceptiblement. Elle prit une profonde inspiration et sembla retrouver son calme.
« Que faites-vous chez moi ? demanda-t-elle d’une voix contenue.
- Je viens te souhaiter la Saint Valentin! Pourquoi es-tu si désagréable ? s’étonna-t-il, faisant un pas en avant.
- Je ne vous connais pas, répliqua-t-elle, reculant lentement. Comment… comment êtes-vous entré ? »
Il ne dit rien, il n’était pas dupe. Il avait vu ses discrets coups d’œil vers la porte. Il ne se ferait pas avoir. Elle se mordit la lèvre, l’ayant compris. Ils se jaugèrent mutuellement pendant quelques instants. L’horloge sonna 18h30. Brutalement, elle s’élança vers la sortie. Trop tard, il avait déjà prévu le coup. Il se précipita à sa suite et l’empêcha de s’enfuir. Elle se mit à crier mais il plaça sa main sur sa bouche. Il était furieux, pourquoi cela devait-il toujours se terminer ainsi ? Il les aimait, il les aimait toujours à la folie et voilà comme elles le repayaient ? Pendant les mois où il les regardait et les écoutait, une connexion s’établissait systématiquement, pourquoi ne s’en rendaient-elles pas compte ? Il pensait que celle-ci serait différente. Elle était si douce, si délicate. Elle lui avait plu d’emblée lorsqu’elle lui avait fourni les quelques centimes qui lui manquaient pour payer ses courses. Maintenant, elle lui plaisait beaucoup moins. Ses hurlements stridents étaient difficiles à contenir. Il la plaqua contre le sol et mit ses mains autour de son cou.
« Ne t’inquiètes pas ma jolie, bientôt tout sera fini. Et je sais que tu m’aimeras, surtout quand tu verras toutes les amies qui t’attendent chez moi ! Chut, chut, chut, doucement. Tu sais bien que tu es à moi. Je vais bien m’occuper de toi, c’est promis. Parce que moi je t’aime, et je t’aimerais toujours. »




*alors je précise que je ne suis pas complètement folle, je suis très épanouie dans ma propre relation avec mon chéri, mais j'avais envie de faire quelque chose d'un peu décalé et qui ne ressemble pas vraiment à l'idée première qu'on se fait de l'amour. Voilà pour la petite explication ;)
Voilà le petit texte que j'ai écrit pour le concours sur la Saint-Valentin de Syrkell :iconsyrkell:
J'espère que ça vous plaira, bonne lecture!
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Comments2
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blob-du-chaos's avatar
:D Ça c'est un chouette texte de la Saint-Valentin !